En matière de construction et de rénovation, la transformation digitale est loin d’être anecdotique. Gains de temps, plateforme collaborative entre les différents corps de métier, gestion des coûts et des délais… Certains outils, à l’instar du BIM, révolutionnent le secteur. Même lorsque les chantiers s’avèrent titanesques.
Fini papier et crayon, bienvenue à l’ère du digital !
Il n’y a encore pas si longtemps construire ou rénover consistait, avant tout, à dessiner des plans, à l’aide des traditionnels papier et crayon ! Aujourd’hui, ces outils manuels passent pour obsolètes dans le domaine du bâtiment. Et pour cause. Le digital n’a pas seulement révolutionné notre quotidien, il a également permis à un grand nombre de secteurs d’activité de gagner du temps, voire de s’affranchir des erreurs éventuelles. Et le secteur de la construction n’échappe pas à la règle.
L’exemple de Notre Dame de Paris
En témoignent les travaux effectués aujourd’hui sur la cathédrale Notre-Dame de Paris, victime d’un incendie ravageur en avril 2019. Terminé les plans, parfois approximatifs s’ils n’ont pas été tout simplement détruits, des architectes successifs de la grande cathédrale. Aujourd’hui, Notre-Dame fait l’objet d’une numérisation complète en 3D réalisée entre 2014 et 2016 par l’entreprise Art Graphique Patrimoine. Si, jusqu’à ce fameux incendie, le travail de cette société était un peu passé inaperçu, il est aujourd’hui un extraordinaire outil pour tous les maitres d’œuvre du chantier qui peuvent, avec force détail, étudier la charpente en bois détruite par le feu et simuler les travaux de reconstruction. Au point d’ailleurs qu’une convention de mécénat a été passée entre l’établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale, et la société Autodesk France, éditeur leader de logiciels de conception, d’ingénierie et de divertissement 3D.
Son but : mettre à la disposition de l’ensemble des intervenants du chantier la technologie BIM (Building Information Modeling) et les logiciels de gestion et d’échanges qui y sont associés. « Cette méthode de travail collaborative et intelligente permet aux acteurs du chantier de bénéficier en temps réel d’une base de données 3D partagée et évolutive qui regroupe des informations riches et nécessaires au bon déroulement de ces opérations », précisaient les deux organisations dans un communiqué publié au mois d’avril dernier.
L’objectif : permettre à tous ceux qui seront chargés de la reconstruction de gagner 6 mois dans le processus.
Vers la e-construction
Car c’est un fait, en entrant dans l’ère du numérique, le secteur de la construction s’est donné pour mission de construire mieux, plus vite et moins cher. Mieux, parce que les modèles virtuels de bâtiment générés via les objets BIM permettent d’effectuer des analyses et des simulations (énergétiques, structurels, etc.), des contrôles (respect des normes, du budget…), mais aussi de visualiser le produit fini avant même que la première pierre ne soit posée. Plus vite, parce que tous les éléments d’une maquette BIM interagissent entre eux. Concrètement, si vous déplacez un mur, les fenêtres, les portes, les structures conjoints à ce mur se déplacent eux aussi. Moins cher, enfin, car la modélisation 3D des futurs bâtiments permet de vérifier très tôt la faisabilité financière d’un projet et le respect des délais, et de garder un œil, tout au long du chantier, en temps réel, sur les coûts de construction.
Interopérabilité entre les différents corps de métier, gestion et management de projet collaboratifs, gain de temps…
Un avenir radieux pour l’ensemble des outils digitaux
Les outils digitaux sont loin d’être gadgets dans le secteur de la construction. Au point d’ailleurs qu’il se pourrait bien qu’à l’avenir on ne parle plus de construction, mais de e-construction !