Les historiens modernes font souvent remonter le début du mouvement environnemental à 1970. En effet, dès lors que Gaylord Nelson, ancien gouverneur du Wisconsin et sénateur, a voulu encourager le dialogue et les conversations sur les questions environnementales. Les enseignements de Nelson ont donné naissance à la journée de la terre. Un moment catalyseur qui a fait entrer l’environnement dans le zeitgeist politique et culturel, modifiant à jamais sa perception par les masses.
Cinq décennies après la première Journée de la Terre, l’environnementalisme est loin d’être une frange politique ou une sous-culture. Dans le rapport annuel sur les risques mondiaux du Forum économique mondial, les préoccupations environnementales occupent les premières places. Dépassant notamment les préoccupations économiques ou géopolitiques.
Depuis les années 1970, le monde du design et de l’architecture se fait l’écho de ces préoccupations. Cependant, aujourd’hui, en raison des pressions environnementales croissantes et de notre besoin ardent de réduire les émissions mondiales de CO2, la durabilité ou le « retour à la nature » des pratiques architecturales ne sont plus de simples ajustements de conception comme l’utilisation de jute au lieu de plastique.
Voici un bref aperçu de la manière dont les mouvements environnementaux ont influencé les décisions architecturales durant les dernières décennies.
Les années 1970 à aujourd’hui : L’architecture face à la durabilité
L’enthousiasme actuel pour l’architecture durable trouve son origine dans la crise énergétique des années 1970. Lorsque les architectes sont devenus cyniques à l’idée de construire des boîtes fermées en verre et en acier. Nécessitant notamment d’énormes systèmes de chauffage et de refroidissement.
Toutefois, ce n’est que dans les années 1990 que l' »architecture verte » a commencé à se manifester comme une considération fondamentale. Les normes LEED qui restent les critères d’or de la construction écologique ont été définies en 1994.
La production mondiale de construction augmentera de 85 % d’ici à 2030. Date à laquelle le secteur de la construction produira un chiffre d’affaires total étonnant de 15 500 milliards de dollars. La communauté des concepteurs d’architecture est de plus en plus consciente des responsabilités et des opportunités résultant de cette croissance.
Il est désormais évident que les mouvements de durabilité et de « retour à la nature », qui ne cessent d’évoluer, doivent s’affranchir de l’écoblanchiment. Mais également de la symbolique et adopter une approche globale qui englobe toutes les étapes de l’architecture.
Les années 2020 et au-delà : Esthétique durable de l’avenir
Les mouvements environnementaux existent depuis les années 1970, mais ce n’est que ces dernières années qu’ils ont pris une place significative dans l’esprit du temps grâce à la législation et aux traités internationaux tels que l’accord de Paris sur le climat. Dans la plupart des économies avancées, la durabilité de tout nouveau bâtiment est désormais réglementée par la loi et n’est pas facultative.
Ainsi, alors que les considérations environnementales dans les bâtiments et les villes ne cessent de progresser, une approche durable de l’architecture sera synonyme de naturel avant, pendant et après la construction. Cela inclut également les matériaux, les couleurs et les formes, les technologies employées dans les bâtiments et les interactions entre les personnes et leur environnement bâti.
Surtout après la pandémie, certains spécialistes de l’architecture considèrent la montée en puissance de la durabilité comme un nouveau style post-internationaliste. La beauté ne concernera plus seulement la forme, mais aussi les avantages et l’impact d’un produit sur l’environnement.
Par exemple, l’architecte canadien Michael Green pose la question suivante : » Nous faisons pousser en Colombie-Britannique des arbres de 35 étages, alors pourquoi nos codes de construction limitent-ils les bâtiments en bois à seulement cinq étages ? ”
Si l’utilisation du bois dans la construction n’a rien de nouveau, ces dernières années ont vu l’essor de la construction en bois, des gratte-ciel aux petits appartements. Grâce aux progrès de la science des matériaux, le bois est plus durable, plus efficace et plus sûr qu’auparavant, tout en restant aussi beau.
Pendant de nombreuses décennies encore, les architectes et les concepteurs – ainsi que de nombreux autres professionnels – continueront à se pencher sur les questions de durabilité. Mais en fin de compte, la conception des bâtiments de l’avenir et leur esthétique seront déterminées par la durabilité – et cette durabilité sera rendue possible par la technologie.